Apprécier la nature au temps des tournesols : outils et recherches
Il est maintenant septembre, en plein dans le temps des Asteracées! Mais que veut dire ce mot qui peut sembler mystérieux?
Vous connaissez les tournesols, sûrement aussi les pissenlits. Mais on voit souvent deux couleurs opposées sur la roue des couleurs dans nos prés, le jaune et le mauve. Ce sont les asters et les verges d’or, ce duo mythique qui donne ses couleurs de fin d’été à toute l’Amérique du Nord. Mais toute une myriade de plantes indigènes, médecinales et/ou comestibles se retrouvent dans cette classification familiale des Asteracées, aussi appelée la «famille des tournesols».
Entrons dans le vif du sujet de cette famille aux mille genres — 1701 pour être exact, au temps de la publication (Kew, 2023). Voici quelques outils pour vous aider à mieux comprendre leur importance. Cet article, d’une série de trois, est écrit en partenariat avec l’Alliance du bassin versant Petitcodiac dans le cadre de son projet de semences indigènes.
Famille, genre et espèce… comment en faire sens?
Vous vous demandez peut-être si la fleur qui pousse dans votre cour est une Asteracée.
Un genre est l’étape entre la famille et l’espèce. Pourquoi devrait-on s’en faire? Prenons l’exemple de l’Aster latériflore.
Exemple de classification scientifique : Aster latériflore
Règne : Plantae (Plantes)
Clade : Angiospermae (Plantes à fleurs)
(…)
Famille : Asteraceae (Famille des tournesols)
Genre : Symphyotrichum (Asters d’Amérique…)
Espèce : lateriflorum (…latériflore)
C’est important de connaître les bases des noms scientifiques dans l’identification de plantes, car ceux-ci peuvent changer mais pas autant que les noms communs.
Dans le cas des Asteracées, les genres sont importants car il est plus facile de reconnaitre un individu de cette façon que par l’espèce.
La difficulté est surtout importante chez les asters d’Amérique (Genre Symphyotrichum) en raison de l’hybridation. Mais il ne faut pas se décourager, parfois c’est bon de savoir que c’est dans le bon genre uniquement. L’exception s’y trouve surtout quand une espèce envahissante fait partie du même genre, comme par exemple le groupe des chardons (Cirsium), aussi dans la famille des Asteracées.
Mais la plupart des genres dont raffolent les abeilles spécialistes de pollen sont dans cette famille! Au top 5 des genres indigènes à notre région, en ordre d’importance, on pense à ces espèces. (Tallamy et National Wildlife Federation).
Meilleurs genres de plantes-clés indigènes, Écorégion 8
Les Asteracées comme les asters et les verges d’or seraient donc des genres “clefs de voûte” pour nos abeilles indigènes, un peu comme une pierre qui soutient le centre d’une arche romaine.
Selon D. L. Narango, ainsi que Doug Tallamy, auteur de l’étude qui a permis de monter ce graphique, l’importance des plantes clefs de voûte est magnifiée quand on pense à leur rôle dans l’écosystème.
« Si une ou plusieurs plantes clefs de voûte ne fournissent pas d'énergie à un réseau alimentaire, celui-ci risque de s'effondrer. Ainsi, pour améliorer la fonction écologique dans les écosystèmes dégradés et cultivés, il faut inclure les plantes qui soutiennent de manière disproportionnée la biodiversité. » (Narango et al., 2020, traduction libre)
Il est donc primordial d’inclure les bonnes espèces d’Asteracées dans nos jardins et écosystèmes. Mais la première étape pour comprendre l’importance est la curiosité! Reconnaître les plantes n’a jamais été aussi facile, mais il est aussi important de ne pas se fier à un seul outil.